
Le ministre québécois des Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé le lancement officiel du Programme de réaffiliation en itinérance et en santé mentale (PRISM) à Gatineau. Celui-ci a pour but de favoriser l’accès à des services destinés aux personnes itinérantes vivant avec des problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. Crédit photo : Tashi Farmilo
Un nouveau programme en itinérance et santé mentale voit le jour à Gatineau
Tashi Farmilo
Afin d’enrayer la crise sans précédent de l’itinérance, qui est aggravée par d’importants enjeux de santé mentale et de toxicomanie, le ministre québécois responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, était de passage dans la région le 25 septembre afin d’annoncer le lancement officiel du Programme de réaffiliation en itinérance et en santé mentale (PRISM) à Gatineau.
Représentant un investissement de 750 000 $ du gouvernement provincial, le PRISM est un programme d’hébergement transitoire développé à Montréal pour offrir des services intégrés et adaptés aux réalités complexes des personnes en situation d’itinérance vivant avec un trouble de santé mentale grave et/ou un trouble lié à l’usage de substances.
En conférence de presse, le ministre Carmant a insisté sur l’ampleur du problème : alors que le nombre de personnes en situation d’itinérance a augmenté de 44 % au Québec depuis 2018, il a explosé en Outaouais, dépassant 200 %. Soulignant l'importance d'un soutien à long terme pour aider les personnes à sortir durablement de la rue, le ministre a également fait remarquer que de nombreuses personnes itinérantes, qui présentent souvent de graves problèmes de santé mentale ou de toxicomanie, évitent les refuges ou s’en voient carrément refuser l’accès.
Le PRISM sera déployé directement au Gîte-Ami, où cinq places en hébergement continu seront réservées aux participants. Ces derniers seront accompagnés par une équipe multidisciplinaire formée d’un psychiatre, d’une infirmière, d’un travailleur social et d’intervenants communautaires. L'encadrement clinique et psychosocial sera offert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pendant une période de 8 à 12 semaines. Par la suite, les participants seront dirigés vers la Maison Réalité, qui offrira six places de suivi en logement.
L’initiative permettra un accès rapide à un milieu transitoire thérapeutique, un accompagnement clinique et psychosocial intensif, ainsi qu'un espace sécurisant et bienveillant en vue de favoriser une transition vers un logement stable et un véritable cheminement de rétablissement pour cette clientèle vulnérable.
Selon les organismes communautaires locaux, le déploiement de ce programme arrive à point, alors que les campements de fortune se multiplient sur le territoire de la ville. À Montréal, le PRISM a déjà fait ses preuves; les données montrent qu’environ 63 % des personnes sont encore en logement un an après avoir terminé le programme. Cette stabilité résidentielle s'accompagne également d'améliorations sur le plan de la qualité de vie.
« Ce projet permettra d’accompagner les personnes vers la stabilisation de leur état de santé et leur réaffiliation sociale, dans la dignité et l’espoir d’un avenir meilleur », a dit le ministre Carmant. « C’est en unissant nos forces et en investissant dans des solutions innovantes que nous pouvons offrir de l’espoir aux personnes qui en ont le plus besoin ».
Trad. : MET