
L’équipe d’Espoir Rosalie (Wafa Bouslih, Isabelle Chandru, Geneviève Bériault, Maryka Masson, Daphney Courville, Émilie Charrette, Kiesha Laguerre, Jessyka Gagnon et Furuha Byamungua) prendra part à la marche « La rue, la nuit, les femmes sans peur », le 18 septembre, à Gatineau. Crédit photo : Gracieuseté
Septembre, mois de la marche « La rue, la nuit, les femmes sans peur »
Tashi Farmilo
La marche militante « La rue, la nuit, les femmes sans peur » arrive à grands pas à Gatineau. Cet événement annuel, qui a lieu partout dans le monde, invite la population à se mobiliser pour dénoncer le fléau de la violence envers les femmes. Organisé par le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de l’Outaouais, l’événement tire son origine du mouvement féministe occidental des années 1970 qui visait à dénoncer les violences faites aux femmes, en particulier les violences sexuelles, et à se réapproprier l’espace public – souvent synonyme de peur la nuit.
Au Canada, la violence sexuelle est un crime persistant et sous-signalé. À l'échelle nationale, la majorité des agressions sexuelles ne sont pas rapportées à la police. Au Québec, plus du quart des femmes sont victimes d'une agression sexuelle à l'âge adulte. À Gatineau, 29 % des femmes disent avoir subi des gestes à caractère sexuel non désirés dans un espace public, soit l'un des taux les plus élevés de la province. Les femmes autochtones et racisées, ainsi que les jeunes filles, sont encore plus touchées.
L’équipe d’Espoir Rosalie, un organisme de Gatineau qui accompagne les mères vivant une situation de vulnérabilité et leurs enfants, participera à la marche de cette année. Fondé en 1992, l’organisme offre une panoplie de programmes et d’ateliers pour aider les mères à cheminer dans leur parcours personnel. Sa mission repose sur la conviction que la sécurité et la dignité ne devraient pas dépendre de facteurs externes. Selon la directrice générale, Émilie Charette, la marche ne se résume pas à une démonstration de solidarité, mais c’est aussi un acte essentiel de responsabilité civique.
« C’est un appel public à lutter contre les causes profondes des violences sexuelles », soutient Mme Charette. « Soutenir les victimes ne consiste pas uniquement à intervenir après les faits. Cela implique aussi de remettre en question la culture qui a pu engendrer de tels comportements ».
En juin 2022, le gouvernement du Québec a mis en place une stratégie intégrée pour contrer la violence sexuelle et la violence conjugale. Celle-ci avait pour objectif d’améliorer les services offerts aux victimes en leur offrant un accompagnement plus soutenu, en adaptant le système judiciaire et en augmentant le financement des organismes sur le terrain. Toutefois, les défenseurs des droits des femmes estiment que cette stratégie à elle seule ne suffit pas. Selon eux, c’est la visibilité qui permet de maintenir la pression sur les institutions tout en favorisant la reconnaissance publique des torts subis par les victimes, ce qui est tout aussi essentiel.
C’est donc un rendez-vous le jeudi 18 septembre à 18 h devant la statue de Maurice Richard (angle rue Laurier/boulevard des Allumettières) pour la marche « La rue, la nuit, les femmes sans peur ». Le départ en direction d’Ottawa est fixé à 18 h 45, avec une arrivée prévue sur la colline du Parlement vers 20 h. Pour le retour à Gatineau, un service de navette sera offert jusqu’au musée de l’histoire de 20 h 30 à 21 h 30.
Trad. : MET