Place à la parole à Buckingham lors de la séance du conseil municipal
Mélissa Gélinas
Plusieurs sujets ont suscité l’attention, lors de la séance du conseil municipal qui s’est tenue au centre de services de Buckingham, le 16 septembre dernier. En effet, les résidents ont pu s’exprimer sur différents thèmes touchant la sécurité civile, la sécurité routière, les négociations des conditions de travail et encore plus.
Projet de pipeline d’hydrogène à Buckingham
De nombreux membres de l’Association de résidents et de résidentes de Buckingham ont tenu à exprimer leurs inquiétudes envers le tracé du projet d’Enbridge Gaz Québec et d’Evolugen qui consiste en la captation et de transport d’hydrogène pur à 100 % à haute pression (3 500 kilopascals). Celui-ci parcourra une distance de plus de 20 kilomètres passant sur des zones résidentielles et sensibles à Buckingham et à Masson-Angers où se trouve de nombreuses propriétés, résidences pour aînés, services de garde, stations d’essence et encore plus.
Par ailleurs, plus de trois zones présentes sur le tracé sont susceptibles de glissement de terrain en plus d’être un passage emprunté par 7000 camions lourds transportant des matières dangereuses.
« Il s’agit, notamment, d’une première mondiale imposée ici à Gatineau […] », précise Véronique Santos, membre de l’Association des résidents et résidentes de Buckingham.
Bien que ce projet vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, les résidents craignent particulièrement le tracé où la sécurité civile pourrait être compromise, en raison des risques d’explosion liés à la nature volatile et inflammable de l’hydrogène. « Le transport d'hydrogène peut être très prometteur pour la transition énergétique, mais pas au prix de la sécurité civile », exprime Mme Santos. « Notre position reste la même, nous nous opposons au tracé qui a été proposé et non au projet », ajoute-t-elle.
« Enbridge impose l’option la plus risquée lorsque nous savons qu’il existe d’autres tracés plus sécuritaires envisageables. Ils choisissent le tracé de la facilité et profitent aussi de ses droits acquis sur la rue Georges où se trouvent déjà leurs conduites enfouies de gaz naturels ».
Par conséquent, le projet n’a pu être assujetti à un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) compte tenu des caractéristiques du projet (diamètre du pipeline et pression en kilopascal) qui se trouvaient sous les seuils réglementaires. Les membres de l’Association des résidents et des résidentes de Buckingham ont, tout de même, fait pression pour que le projet puisse obtenir une demande d’assujettissement discrétionnaire portée au Ministère de l’Environnement pour un BAPE. Pour ces raisons, la Ville de Gatineau a voté à l’unanimité en faveur de la demande.
Pétition contre la vitesse automobile
Un total de 182 signatures a été obtenu afin de réduire la vitesse des automobilistes sur la rue Bertrand à Buckingham. Malgré qu’une résidente ait réussi à faire installer des signaux indiquant la zone de 40 km/h, la vitesse ne s’est pas réduite. « Avec une population qui continue à s’agrandir dans notre secteur très achalandé, nos enfants en bas âge ne sont pas en sécurité », raconte Sylvie Laframboise, résidente de la rue Bertrand depuis 30 ans et signataire de la pétition.
« Il y a, également, beaucoup de quatre roues et de motocross qui circulent à grande vitesse », précise Carl Simpson, résident de la rue Bertrand et signataire de la pétition. D’après lui, la rue Bertrand sert de raccourcie pour éviter aux automobilistes de devoir passer devant la station de police située sur la rue George ce qui cause, par conséquent, un volume élevé de circulation.
Edmond Leclerc, conseiller municipal du district de Buckingham, recommande de continuer d’appeler au 3-11 afin d’obtenir des relevés de vitesse. « À force d’en parler et d’essayer toutes les autres mesures d’atténuation de la vitesse, je crois que nous pourrons obtenir des dos d’âne, mais il faut que la rue puisse se qualifier », précise M. Leclerc.
Service de sécurité incendie de Gatineau
Le président du syndicat des pompiers et des pompières de Gatineau, Nicolas Houle ainsi que le vice-président de l’Association des pompiers et des pompières de Gatineau, Jean-François Olivier se sont présentés à la séance du conseil municipal dans l’intention de dénoncer l’inaction de la Ville envers les diverses problématiques persistantes au sein du service de sécurité d’incendie de Gatineau tel que le manque et la désuétude des équipements et les mauvaises conditions de travail.
« Malgré toutes nos démarches, aucun représentant de la Ville de Gatineau n’a assuré de suivi avec nous », mentionne M. Houle.
Selon M. Olivier, il y aurait seulement une rencontre de négociation, depuis 2025 auprès de la Ville.
La mairesse a tenu à souligner qu’il n’y a pas de négociation lorsqu’il s’agit de la sécurité. « La meilleure façon d’avoir une convention collective qui vous convienne et qui réponde à vos besoins c’est que celle-ci soit négociée », commente-t-elle. « C’est la solution que l’on espère depuis le début et je crois que tout le monde doit mettre de l’eau dans son vin là-dedans », continue-t-elle.