Le sous-financement a suscité beaucoup d’attention à la séance du conseil municipal

La séance du conseil municipal du 10 juin dernier a eu lieu à l’auditorium de l’école polyvalente Nicolas-Gatineau, où de nombreuses interventions concernant le sous-financement culturel et du Service de sécurité incendie ont été entendues. 

Isabelle N. Miron, conseillère municipale du district de l’Orée-du-Parc, a présenté la nouvelle version du Programme de soutien aux organismes (PSOC). « Je suis d’accord qu’il serait important d’investir davantage afin de soutenir les organismes culturels de la ville », mentionne-t-elle. « En continuant de soutenir les initiatives de nos organismes, cela nous permet d’offrir plusieurs activités gratuites à Gatineau […] », poursuit-elle.

Bien que le programme réponde aux attentes des organismes, le budget attitré reste, quant à lui, une préoccupation. « Nous croyons que la ville de Gatineau a beaucoup de rattrapage financier à faire au niveau culturel », explique Julie Martineau, directrice générale de Culture Outaouais. « Nous souhaitons que l’enveloppe puisse atteindre un montant de 3 millions de dollars pour le prochain budget 2026, afin d’atteindre les cibles de Québec et d’Ottawa », ajoute-t-elle.

Selon Mme Martineau, le portrait culturel de Gatineau soulève plusieurs problématiques, dont un manque d’infrastructure, de création, de production, d’accès au financement, l’épuisement professionnel ainsi que la rareté des ressources.

« Il va falloir que ces investissements-là soient bien pesés, parce qu’effectivement, les retombées économiques sont très importantes dans le milieu culturel et devront être supérieures », exprime Edmond Leclerc, conseiller municipal du district de Buckingham.

Près d’une centaine de pompiers et pompières étaient présents à la séance du conseil municipal afin de témoigner et d’intervenir sur les problématiques au niveau de la santé et de la sécurité liées au manque de financement.

Le vice-président de l’Association des Pompiers et des Pompières de Gatineau, Nicolas Houle, a transmis, depuis le mois de février dernier, des informations au sujet de nombreux enjeux présents au Service de sécurité incendie de Gatineau (SSIG) au conseil municipal ainsi qu’à plusieurs paliers de direction. « Je vous ai fait part de l’ampleur des problématiques qui perdurent dans le temps », affirme M. Houle. « Nos casernes, nos flottes, nos véhicules autopompes ainsi que nos échelles aériennes sont dans un état lamentable », continue-t-il. « Récemment, il n’y avait aucune échelle aérienne en service, et ce, dans tout le territoire de Gatineau, incluant Buckingham et Aylmer ». Selon M. Houle, les bateaux (flottes) sont, eux aussi, hors service, depuis plusieurs années, dans l’ensemble de la ville.

Par ailleurs, M. Houle a indiqué que le SSIG ne dispose d’aucune Epipen. « Cela signifie qu’en cas de choc anaphylactique, nous ne pourrons pas porter secours à la personne », raconte-t-il. « Plusieurs de ces problématiques affectent directement le service aux citoyens », poursuit-il.

D’un autre côté, d’après le témoignage d’Olivier, employé aux ressources humaines pour l’Association des Pompiers et Pompières de Gatineau, 15 pompiers retraités ont, actuellement, développé un cancer lié à l’exercice de leurs fonctions. « Un comité sur le cancer a été mis sur pied par la direction du SSIG en partenariat avec notre association, afin de trouver des solutions pour améliorer les pratiques en matière de protection, de décontamination, de transport d’habits de combat et d’équipements souillés », souligne Olivier. « Nous avons été surpris d’apprendre que la direction a rejeté toutes les mesures proposées par ses propres cadres en comité paritaire, y compris celles qui ne nécessitaient aucun investissement financier », enchaîne-t-il. À ce jour, aucune contre-proposition n’a été reçue de la direction du service.

« […] les policiers, les pompiers et les ambulanciers sont trois départements qui sont non négociables […] nous ne devons pas négocier de salaire, mais bien le donner », exprime Denis Girouard, conseiller municipal du district du Lac-Beauchamp. « Je vais certainement appuyer votre demande », ajoute-t-il.