La taxe sur l’immatriculation est adoptée
Taylor Clark
Malgré la réticence des automobilistes et une pétition contenant plus de 1 100 signatures, le conseil municipal de Gatineau a décidé, lors de sa séance du 14 mai, d’aller de l’avant avec la nouvelle taxe sur l'immatriculation pour financer le transport en commun.
Dès janvier 2025, les automobilistes devront donc débourser 60 $ de plus pour chaque véhicule immatriculé à Gatineau. Les sommes ainsi recueillies serviront à éponger le déficit structurel de 10 millions de dollars de la Société de transport de l'Outaouais (STO). L'année suivante, 30 $ supplémentaires seront demandés pour financer l'amélioration des services.
Dénoncée par les citoyens depuis le début, la taxe a fait l’objet de nombreux débats au cours des derniers mois jusqu’à ce qu’elle soit finalement adoptée par 13 voix contre 5, le 14 mai.
Le conseiller du district de Masson-Angers, Mario Aubé, qui a voté contre la taxe, espère toujours que le gouvernement du Québec « sortira son chéquier et prendra ses responsabilités en matière de transport public ».
« Les villes ne sont pas des banques. Les automobilistes de Gatineau ne sont pas des banques non plus. Oui, les villes réclament depuis longtemps la diversité des revenus, mais pas au point d'égorger les automobilistes », a déclaré le conseiller.
Lors de la période de questions des citoyens, Suzanne Bisson a pris la parole au nom des citoyens opposés à la taxe. Avec sa pétition de plus de 1 100 signatures, elle a exhorté le conseil à trouver une autre solution que de taxer ceux qui « étouffent » déjà.
« Nous avons des gens qui souffrent. Des foyers qui ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins de base. Et la seule solution que l’on trouve, c’est d’utiliser un système de taxe qui, à mon avis, est rendu abusif pour régler les problèmes de mauvaise gestion de la STO », a dit Mme Bisson aux membres du conseil.
Elle a souligné le fait que de nombreux automobilistes n'avaient pas d'autre choix que d'utiliser leur véhicule. « N’est-ce pas discriminatoire de viser un seul groupe? Pourquoi ne pas imposer cette taxe à l’ensemble de la population de la ville de Gatineau et en même temps, récupérer les fonds des fraudeurs immatriculés en Ontario? ».
Décrit comme un « cadeau empoisonné » du gouvernement provincial par le maire de Gatineau, Daniel Champagne, celui-ci a déclaré que la Ville n’avait d’autre choix que de combler le déficit structurel de la STO.
« La raison pour laquelle il manque 10 millions, ce n’est pas parce que c’est mal géré », a expliqué le président du conseil municipal, Steven Boivin, qui a voté en faveur de la taxe. « C’est parce que le gouvernement du Québec ne paie pas sa part. Donc on se retrouve dans cette position-là, où on doit taxer les gens ».
En ce qui concerne les plaques d'immatriculation de l'Ontario, M. Boivin a également rejeté la faute sur Québec, déclarant que le gouvernement provincial ne faisait pas son travail. « C’est le provincial qui ne va pas chercher son propre argent… On est aussi fâchés que vous. C’est pour cette raison que nous adoptons la résolution aujourd’hui, pour dire « Faites quelque chose, cela n’a aucun sens ».
La résolution demandait des actions afin de régulariser les impacts découlant de la présence sur le territoire de la ville de Gatineau de résidents propriétaires de véhicules automobiles immatriculés en Ontario.
Bien que la taxe ait été adoptée par le conseil, la Ville a jusqu’en septembre pour revoir les montants exacts qui seront précisés à la Société de l’assurance automobile du Québec.
Légende photo : Suzanne Bisson, résidente de Gatineau, dénonce la taxe sur l’immatriculation des véhicules lors de la période de questions de la séance du conseil municipal tenue le 14 mai.
Crédit photo : Taylor Clark
Trad. : MET