Guelta : Du Sahel au rugby, le 5e titre de Didier Périès
Mélissa Gélinas
Didier Périès s’apprête à lancer son tout nouveau roman intitulé Guelta : Du Sahel au rugby, qui mêle deux thématiques, soit le sport et l’immigration. Le récit de type biographique transporte le lecteur dans un ton intimiste et humain où la résilience, l’intégration et le développement personnel prennent place. Fatimata Dabo (Nana), 17 ans, quitte son pays d’origine, la Mauritanie, pour s’installer en France où elle devra affronter plusieurs épreuves en faisant face à ses traumatismes passés qui continueront à venir la hanter. Pour s’intégrer et se reconstruire, le rugby deviendra son remède.
Un livre inspiré du parcours de vie de l’auteur
« Le rugby, tout comme l’Afrique s’inspire de mon parcours de vie, bien que je n’ai jamais vécu là-bas », exprime M. Périès. « J’ai toutefois parrainé une famille du Burkina Faso et j’ai réussi, après cinq ans, à les faire venir au Canada », poursuit-il. « J’ai donc appris à connaître l’Afrique à travers eux. J’écris des romans de fiction et je crois beaucoup dans la liberté de l’écrivain d’être réaliste et vraisemblable, mais pas forcément authentique et vrai. Dans le roman, le personnage principal est fictif, tout comme ses parents, mais sa ville, Chinguetti, les autres villes et le pays lui-même, évidemment, existent. La vraisemblance et la réalité sont deux choses différentes. Ainsi, la documentation est importante, afin que l’on puisse se rapprocher le plus possible de la réalité ».
Bien que le personnage principal ait un parcours différent du vôtre, il y a, tout de même, un aspect de l’immigration qui vous interpelle ?
« Oui, depuis que j’ai immigré, en 2005, je me suis interrogé sur moi-même en me demandant quels sont les effets de l’immigration sur les personnes qui se déplacent », souligne M. Périès. « L’immigration est une expérience de détachement plus que physique », continu-t-il. « C’est un véritable déchirement, même s’il est volontaire, et ce, même pour les gens qui migrent à 500 kilomètres de leur lieu d’origine. Il y a une charge émotionnelle, affective et intime qui y est associée ».
Qu’est-ce que le rugby représente pour vous ?
« Il s’agit d’une passion qui est aussi un peu culturelle […] puisque je viens de Toulouse, en France », raconte M. Périès. « Je dois dire que le rugby m’a choisi en quelque sorte. J’ai joué, arbitré et coaché, en plus d’avoir été président de l’Association régionale de rugby de l’Outaouais, qui n’existe plus depuis dix ans, d’ailleurs. C’est un sport aux multiples qualités qui permet à une personne de se trouver, de développer de belles valeurs humaines et qui nécessite du courage physique, en ce sens que l’on doit se sacrifier pour les autres ».
Pourquoi avoir choisi un personnage mauritanien ?
« Dans la réalité européenne, on trouve d’immigrants africains, et plus précisément de la région subsaharienne. Je dirais que l’actualité a un peu guidé mes pas », explique M. Périès. « D’ailleurs, je me suis rendu compte qu’en Mauritanie, il y avait encore de l’esclavage, même si, officiellement, la pratique a été abolie il y a quelques dizaines d’années. Il y a, également, des formes d’oppression de la femme. J’ai donc pris ce personnage féminin qui a été échangé contre de l’argent pour se marier à un âge où l’on ne devrait pas avoir de mari ni d’enfant ».
Le lancement du roman se fera en deux temps. D’abord, le jeudi 5 juin, de 19 h à 21 h, à la librairie Bouquinart, située au 110 rue Principale à Aylmer, puis le 19 juin, de 17 h 30 à 19 h 30, à la Librairie du soleil, située au 33 rue George à Ottawa.