
Les Ateliers du Ruisseau, une coopérative d'artistes locaux, emménage dans de nouveaux locaux permanents situés au 75, promenade du Portage, au centre-ville de Gatineau. Avec le soutien de la Ville de Gatineau et du gouvernement du Québec, 24 studios ont été créés afin d'offrir aux artistes un espace durable et une visibilité. Photo : Tashi Farmilo
Des studios qui ont du souffle
Tashi Farmilo
Les Ateliers du Ruisseau, une coopérative d'artistes locaux établie de longue date, emménage cette année dans des locaux permanents situés au 75, promenade du Portage. Le nouveau site, un bâtiment patrimonial situé au centre-ville de Gatineau, abritera 24 ateliers et offrira aux artistes une plus grande stabilité et une meilleure visibilité. Le déménagement est soutenu par une aide financière de 2,3 millions de dollars de la Ville de Gatineau et de 340 676 dollars du gouvernement du Québec dans le cadre de l'entente de développement culturel de la ville.
Après avoir occupé pendant des années des locaux temporaires rue Eddy, la coopérative dispose désormais d'un lieu qui reflète son rôle dans le tissu culturel de Gatineau. Pour la conseillère Isabelle N. Miron, qui préside la Commission des arts, de la culture, des lettres et du patrimoine, il s'agit de bien plus qu'un simple déménagement. C'est le signe de ce qu'une infrastructure durable peut signifier pour les créateurs locaux.
« C'est un grand pas en avant pour les artistes, a déclaré Mme Miron. Ils occupaient depuis longtemps des locaux temporaires, et ils auront désormais un lieu stable et permanent qui leur appartient. »
Les studios seront gérés selon un modèle coopératif, ce qui permettra aux artistes de contrôler leurs espaces de travail et de les aménager librement en fonction de leurs besoins.
« Nous oublions souvent à quel point il est difficile pour les artistes de trouver un espace abordable qui soit réellement adapté à leur travail », a déclaré Mme Miron. « Cela leur donne la possibilité de s'installer, de planifier et de se développer. »
Elle a ajouté que l'ampleur du projet pouvait sembler modeste à première vue, mais que son impact résidait dans ce qu'il permettait aux artistes de construire au fil du temps.
« Quand les gens entendent parler de 24 studios, ils ne réalisent peut-être pas ce que cela signifie. Mais pour les artistes, cela signifie ne pas avoir à déménager tous les deux ou trois ans. Cela signifie pouvoir s'enraciner. C'est ce qui permet à une scène culturelle de prendre forme et de perdurer. »
Miron a ajouté que les précédentes journées portes ouvertes organisées par la coopérative avaient suscité un vif intérêt de la part des habitants, désireux de visiter les studios et d'entrer en contact direct avec les artistes. Elle estime que l'emplacement en centre-ville ne fera qu'accroître ces opportunités.
« Avoir des studios au centre-ville permet d'intégrer l'art dans la vie quotidienne, dit-elle. Les gens passent devant, s'y arrêtent et en parlent. »
Elle a également évoqué le développement culturel de la ville de manière plus générale et l'importance de créer des espaces qui reflètent l'identité propre à Gatineau.
« Pendant trop longtemps, les gens d'ici ne voyaient pas la nécessité de créer nos propres espaces culturels, car nous avions le CNA juste de l'autre côté du fleuve. Mais cela est en train de changer. Aujourd'hui, nous construisons des espaces qui viennent d'ici, pour nous et par nous. »
Mme Miron a déclaré que la ville s'engageait à poursuivre son soutien, mais elle a rendu hommage aux artistes eux-mêmes pour avoir pris l'initiative et l'avoir fait avancer.
« C'est leur projet, leur énergie et leur avenir. La ville est là pour les soutenir, mais c'est à eux de façonner leur espace. »
Elle espère que les nouveaux studios enverront un message clair aux artistes de Gatineau.
« Cela leur montre que leur travail est important, qu'il a sa place ici et qu'il a un avenir dans cette ville. »