Daniel champagne souhaite protéger les élus sans museler les citoyens
Taylor Clark
Le maire intérimaire de Gatineau, Daniel Champagne, a offert une présentation à l'Assemblée nationale du Québec, le 8 mai, dans le cadre des travaux préparatoires liés au projet de loi 57.
Déposé au début du mois d'avril, ce projet de loi a pour but de mieux protéger les élus contre les menaces et le harcèlement. Les contrevenants s'exposeront à des amendes pouvant aller jusqu'à 1 500 $.
Le dernier rapport de la Fédération québécoise des municipalités, publié en mars, a révélé que les élus du monde municipal dénoncent de plus en plus la violence et le harcèlement subis en cours de mandat comparativement aux données de 2017. C’était la réalité de l’ancienne mairesse de Gatineau, France Bélisle, qui a démissionné de son poste à la fin février en raison des attaques personnelles et des menaces de mort dont elle était la cible.
Assurant l'intérim à la mairie de Gatineau depuis le départ de Mme Bélisle et jusqu’à la tenue de l’élection partielle, M. Champagne a souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes pour protéger les élus contre cette forme d’intimidation, mais en évitant de « créer un mur » avec les citoyens.
« Il faut s’assurer de ne pas perdre la voix du citoyen », a dit M. Champagne lors d’une mêlée de presse le 1er mai. « La place du citoyen dans la prise de décisions est fondamentale. La place du citoyen dans la critique envers les élus par rapport aux décisions qu’ils prennent est essentielle ».
Les citoyens qui viennent s’exprimer devant le conseil municipal sont souvent émotifs par rapport à certains sujets. M. Champagne a souligné l’importance de permettre l'expression de ces émotions, mais toujours de manière respectueuse.
« Il ne faut pas créer un environnement dans lequel les gens sentent qu’ils sont toujours en train de marcher sur des œufs chaque fois qu’ils expriment un malaise par rapport à une situation quelconque ».
Alors, où tracer la limite? M. Champagne avoue que c’est là que ça se compliquait, d’où la nécessité d’avoir un président de conseil qui soit quelqu’un d’autre que le maire.
« Je pense que le président d’un conseil municipal a un rôle extrêmement important à jouer pour, justement, établir cette limite-là et dire à quel moment on vient de franchir une zone dans laquelle on ne peut pas aller ».
Légende photo : Le maire intérimaire de Gatineau, Daniel Champagne, insiste sur la nécessité de maintenir une communication ouverte avec les citoyens tout en protégeant les élus contre toute forme d'intimidation.
Crédit photo : Capture d’écran, mêlée de presse du comité exécutif le 1er mai
Trad. : MET